Le 12 mars, 2017
Dre. Annélie S. Anestin, psychologue clinicienne
L’engouement pour le yoga est un phénomène grandissant auprès d’un bon nombre de gens. Les studios, les styles et les festivals de yoga se multiplient à grande vitesse. D’ailleurs, depuis 2015, le 21 Juin a été désignée la journée internationale de yoga par « United Nation General Assembly » (UNGA, 2014). De plus, le premier salon international sur le yoga (expo yoga) s’est tenu au palais des congrès de Montréal en Février dernier. Au sein de notre équipe, Connecte groupe de psychologie Montréal, des psychologues et des professeurs de yoga collaborent régulièrement pour organiser des ateliers de bien-être et de santé mentale.
Lorsqu’on fait une recherche internet avec le terme yoga comme mot-clés, il est facile de s’emballer quant aux bienfaits cités (amélioration de la qualité de vie, gestion du stress, diminution de la détresse psychologique, promouvoir l’activité physique, etc). Toutefois, d’autres sources citent les méfaits (preuves insuffisantes, simple mode, danger de blessures, degré de difficulté, absence des bienfaits promis, etc).
Face à cette situation, j’ai jugé pertinent d’écrire à ce sujet, notamment sur les liens entre le yoga et la santé mentale. Tout d’abord, il importe de préciser que je suis biaisée : je suis une adepte du yoga depuis plusieurs années et ma thèse doctorale portait sur le yoga. Cependant, l’objectif ici est de résumer ce qu’est le yoga, les bienfaits et les limites observés concernant la santé mentale selon des recherches scientifiques et fournir quelques ressources.
Le mot « yoga » est un dérivé de la racine sanskrit « yuj », qui veut dire « unir ». Ultimement, « yoga » signifie l’union du moi individuel avec le moi universel. Le terme renvoie aussi à la discipline pratiquée menant à cette union (Bower et al., 2005). Cette activité vise à améliorer le bien-être physique, émotionnel et spirituel (Bower et al., 2005). Cette activité est pratiquée pour explorer le lien corps-esprit, la conscience du corps, l’importance de la respiration et de la relaxation.
Bon nombre de recherches ont été effectuées auprès de diverses populations (en santé, oncologie, maladies cardiovasculaires, troubles anxieux, troubles dépressifs, etc). Dans l’ensemble, les études suggèrent une amélioration quant à la gestion des symptômes dépressifs, des symptômes anxieux, la détresse psychologique et une amélioration au niveau de la qualité de vie (Buffart et al., 2012; Chong et al., 2011; Jeter et al., 2015; Kirkwood et al., 2005; Li & Goldsmith, 2012; Patel et al., 2012). Cependant, il importe de mentionner que la littérature scientifique révèle une variabilité importante quant à la rigueur méthodologique des recherches menées (petits échantillons, un nombre restreint d’essais randomisés, diverses interventions, etc). Par conséquent, les bénéfices du yoga sont prometteurs mais avant de pouvoir conclure son efficacité à grande échelle, il faut plus d’études bien menées. Heureusement, les recherches à ce niveau se multiplient!
Alors, en attendant les résultats de ces recherches, que faire et quoi dire tant à ceux se méfiant du yoga que ceux ne jurant que par le yoga? Voici ce que je propose: Le yoga est l’une des interventions complémentaires et alternatives (ICA) les plus pratiquées et les plus sollicitées. Les ICA réfèrent à des interventions holistiques, axées sur les produits naturels, n’étant pas considérées comme des interventions standards et souvent nommées « orientales ». À ce jour, les études sur le yoga semblent démontrer des bienfaits importants pour favoriser le bien-être et la santé mentale, il s’agit d’une intervention sécuritaire pouvant être pratiquée par des individus en santé et diverses populations cliniques. Toutefois, il faut plus d’études avant de pouvoir généraliser les bénéfices du yoga. Plus important, le yoga est une stratégie et non pas LA stratégie. Cela signifie donc qu’il est possible d’utiliser cette intervention conjointement avec les interventions standards pour améliorer son bien-être (psychothérapie, traitements pharmacologiques, conditionnement physique, etc).
Pour conclure, je vous invite à visiter les sites de Passeport Santé et Mon Yoga Virtuel afin d’en apprendre davantage sur le yoga.
Bonne exploration!
Namasté
(1) Van Velthoven, M. H., Powell, J., & Powell, G. (2018). Problematic smartphone use: Digital approaches to an emerging public health problem. DIGITAL HEALTH. https://doi.org/10.1177/2055207618759167=
(2) . Billieux, J . Problematic use of the mobile phone: A literature review and a pathways model. Curr Psychiatry Rev 2012; 8: 299–307.
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